Trango 08 The Free Dream 29 08 Londres, 17 h oo le 26 Août,

Trango 08 est sur le point de démarrer, toute l`équipe au complet s`est retrouvée a l`aéroport de Haethrow. David et Elisa en provenance de Varsovie, Denis, Jerry et Pierre de Lyon, et Gaz de Shefield…L`enregistrement de nos 350 kilos de bagages s’est fait sans encombre, les friends et David ont passés l’épreuve des rayons X…nous pouvons embarquer. Ce dernier nous impressionne avec sa mallette version MI5 ; elle permettra a Jerry de rester en contacte H 24 avec sa chère femme et ses tendres enfants, qui ont décidément bien du mal a le laisser partir. Dans l`avion nous rencontrons une équipe d`alpistes Slovènes composée entre autre de l`alpiniste Tomaz Humar, ils sont missionnes pour secourir des alpinistes en perditions sur le tour de Mustagh.. il semblerait que des alpinistes (slovène) ai été victimes d`une chute fatale, un autre serait toujours en vie et attendrait des secours…un hélicoptère se rendra demain sur place, nous avons propose notre aide… Pour ma part il me semble que cette expe soit un des lauréats de la bourse Millet Expédition Project ? il faudra nous renseigner, Thomas a notre numéro de téléphone satellite et fera peut être appelle a nos service. Il nous propose de l`accompagner demain en hélico sur la zone, mais sans acclimatation cela paraît risque, et une équipe conséquente est déjà présente au camp de base…Nous verrons demain.

Islamabad, le 27 Aout, 07h.

Premier jour a Islamabad, nous nous installons a l`hôtel Shalimar. De notre cote après quelques négociations un peu âpres nous avons réglé l`agence, cet après midi quelques achats pour compléter l`équipement et prévoir des compléments de vivres de courses.. Demain, réveille 5 h pour 12 heures de voiture vers Skardu que nous n`attendrons qu`après demain. Nous sommes tous fatigues, le voyage décalage horaire et les nuits précédentes ont été courtes.

Islamabad, le 27 Aout, 22h.

Dernières nouvelles des slovènes, Tomaz est partit a Skardu en avion mais l`hélico, ne peut pas encore le transporter vers le camp de base, Il n`y a plus de liaison satellite possible vers ce dernier , nous attendons…

Karakorum Highway,le 28 Août, 22 h

Longue route spectaculaire surplombant l`Indus, des croisements pas toujours faciles… A 15 h nous nous arrêtons déjeuner, mais Jerry a du mal a émerger, cela faisait déjà un moment qu`on ne l`entendait plus et cela aurait du nous paraître suspect ! Il est très confus…sans doute une hypoglycémie, le dernier repas le petit déjeuner date de 6 h ce matin, rapidement nous lui administrons du miel suivit d`un repas copieux il va mieux, nous faisons un rapide briefing sur le diabète aux membres de l`équipe qui sont impressionnés, par la brutalité des symptômes. A part ca bonne partie de rigolade et de bonnes nouvelles de Tomas, ils ont récupéré le slovène en perditions sur la tour de Mustagh, demain ils tenteront de retrouver Pavel.

Skardu, le 29, 19 heure.

Nous reprenons la route ce matin vers 6 heure après une toute petite nuit quelque part sur la Karakorum Highway. A part cela la route, réputée par endroit dangereuse ne nous a pas réservée de mauvaises surprises, une affiche placardée sur la façade d`un restaurant nous rappelle que des talibans ont opérés pas très loin de la frontière Afghane. Sherbas, notre guide nous explique que la population émue demande a son gouvernement de faire en sorte de protéger les pakistanais de leurs incursions. Nous arrivons a Skardu fatigue après 2 jours d`une route harassante, avec au passage une vue sublime sur le Nangat Parbat. C`est le terminus pour notre bus au-delà et jusqu`a Askole , il nous faudra prendre une jeep. Quelques courses encore des fruits secs, des barils. L`ambiance est bonne, Denis fait des progrès en anglais, Jerry pas beaucoup en français. David sera interviewe ce soir par une radio nationale polonaise, en direct… Ce soir nous répartissons les charges dans les barils et sacs de hissages, nous les pesons 25 kilos pas plus par porteurs…. Nous faisons les comptes environs 80 porteurs !Denis est désespéré , pour aller grimper on a déjà fait plus léger. Trango : trek premier jour

Askole, le 30 Aout,

Encore un départ matinal, en direction d`Askole point de départ du trekking. Sur la piste défoncée, nous sommes tous impressionnes par la performance, de nos chauffeurs, devers, guets, ponts suspendus, lacets...La confiance en notre chauffeur doit être totale pour ne pas transpirer tout le voyage ! A midi, un repas est pris dans un village, les villageois ont appris que un médecin était de la partie, la consultation commence. On nous présente un homme de 45 ans, il en paraît 20 de plus….Il se plaint de mouvements amples qui l`empêchent de se déplacer, il y a rien a lui proposer de plus que de se rendre à Skardu et d en parler a un médecin, Pierre pense qu`il souffre d`une chorée de Huntington…(le pronostic est sévère). A 16 heure nous rejoignons le camp et plantons les tentes, et nous nous rendons compte alors que notre petite expédition n’en est pas une…Nous aurons plus de 70 porteurs pour notre approche de 3 jours au camp de base ! Entente maximale dans l’equipe, organiation efficace, soleil, le moral est au beau fixe. Imperciptiblement, la tension monte ; les echanges (en anglais surtout, en français un peu, le polonais étant classe définitivement incompréhensible…) se portent peu a peu sur la stratégie, la météo, les longueurs clefs d’ Eternal Flame. DR

31 Aout, premier bivouac

Premier jour de marche, le long d’un lit de rivière gigantesque, dans une vallée très mimerale. Ca fait du bien de reprendre un peu d’activite, et pas mal de beaux blocs le long du chemin nous démangent les doigts ! Premiere pluie en arrivant au bivouac ; il va certainement falloir s’habituer a cette alternance soleil-mauvais temps… DR Premier jour de trekking dans un paysage lunaire, des galets de la poussière a perte de vue, et un ciel couvert….heureusement que les conneries de Jerry et de David, nous font rire. En marchant mes pensées divaguent au grés de la musique que j`écoute sur mon baladeur, Gian Maria Testa m`a fait pensée aux deux alpinistes (jean Noel Urban au Gasherbrum, et Pavel, a la tour de Mustagh) que j`ai rencontres avant de me rendre au Pakistan , eux aussi ont pris ce chemin cet été malheureusement que dans un sens…. Autres musiques autres pensées , plus drôles celles la. PM

Trango, premier portage, 3 sept Camp de base premier jour, le 3 septembre.

Les prévisions météo que nous a envoyé Yan ne sont pas très bonnes, nous avons donc décidé hier soir de partir tôt ce matin en direction du col sud, point de départ de la voie Slovène, et accès a Sun Terrace d`ou part Eternel Flame. Au programme, une montée raide de 1300 mètres de dénivelé charge de matériel d`escalade dans des éboulis que l`on qualifiera d`infâmes. Nous sommes accompagne de deux porteurs d`altitude qui se charges des cordes statiques nous portons comme eux des sacs de près de 20 kilos, et après 4 heures d`un effort soutenu je rejoins le col sud a 5300 mètres, ou j`aménage une terrasse dans la neige, fixe une main courante sur laquelle je suspend 3 jeux de friends, mes piolets, mes crampons, mon baudrier. Les porteurs, et le reste de l`équipe s`arrêtent 200 mètres plus bas. Fatigués, ils déposent leurs sacs de hissages sous un gros bloc. Notre bulletin météo nous annonce 40 cm de neige fraiche pour ce we, il faut mettre le matériel a l`abri. Je les rejoins, et Jerry m`annonce que son glucomètre ne fonctionne plus, nous décidons l`administration d`une unité d`insuline, en même temps qu`il prend une barre énergétique. Nous entamons ensuite la descente de ce raide et dangereux éboulis, le paysage est spectaculaire. Nous sommes heureux d`avoir pu déposer tous ce matériel la haut, et d`avoir pu toucher le pied de la Tour Innominée de Trango. PM

Mardi 2 septembre

Arrivee au camp de base vers 4100 metres, sur un emplacement magique, un petit lac entoure de montagnes incroyables. Le lac nous servira d’eau courante (bouillie avant consommation) et de salle de bain, accessoirement de piscine pour les moins frileux ! DR

Mercredi 3

Premier portage en direction de notre voie. Pierre est le plus en forme et « avale » les 1350 metres de deniveles jusqu’au pied de la voie sans problème (5300 metres). De mon cote, l’altitude du Mont Blanc est atteind presque normalement. La suite (jusqu’à 5200 metres) est plus difficile et les effets de l’altitude se font sentir ! Les haltes sont de plus en plus nombreuses, et un mal de tete de plus en plus présent. Le couloir d’approche n’est pas facile, encombre de neige. Il va falloir laisser faire l’acclimatation pour que nous soyons efficace a plus de 5000 metres ! Les toilettes du camp (un trou, une tente) proposent un panorama sur des sommets de 6 a 7000 metres… DR

trango 08, Leopard des neiges Camp de base le 5 septembre, 08 Nous sommes de retour au camp de base sous la neige, fatigue après une journée bien remplie. Ce matin réveille à 7 heure au camp de base avance en direction du col sud pour un ultime portage de matériel. Nous partons léger pour récupérer les sacs de hissages laissées sous un bloc plus haut et de la, lourdement charge nous nous rendons au col sud. La nous effectuons le pénible hissage des lourds sacs dans le dernier ressaut, point de départ de la voie a environ 5400 mètres d`altitude.

Malgré le froid, le vent et la neige qui commence à tomber, Gaz, Denis et moi entamons les premières longueurs. Le premier 7a+ à 5400 mètres ne pose aucun problèmes à Gaz et Dénis pas plus que le 6c qui suit… Le temps se gâte rapidement il commence a faire très froid nous fixons ces longueurs, et redescendons vers le camps de base avance ou le reste de l`equipe nous attends. Nous allons passer les jours suivant au camp de base ; Yan nous prévoit de fortes chutes de neige.

J`ai oublie de vous raconter quelques anecdotes, j`ai gagné mon pari de faire chanter « Frère Jacques » a 53 porteurs …tous en redescendant murmuraient « ding deng dong ». Ma mère aurait été fière de ma voix de baryton ! Une des chèvres qui nous accompagnait depuis Askole, a fini dans la marmite, sa mise a mort a donne lieu a une petite cérémonie a notre arrivée au camps de base. Le glacier de Trango nous sert de réfrigérateur. Triste fin pour cette compagne de voyage, sa copine se sent bien seul désormais…

Yan Guizendheimer de météo France est notre routeur météo, il nous fait des bulletins réguliers, depuis Chamonix, en compulsant un grand nombre d`informations. PM

Apres une nuit a 4800 mètres, ou les maux de têtes sont bien présents dans l’equipe…nous remontons en direction du col sud situe sous notre voie Eternel Flame ; nous commençons a nous acclimater et ne plus nous arrêter tous les 10 metres ! Nous portons tout ou presque notre matériel sous la voie pour grimper, dormir, manger pendant 3 jours ; les sacs sont lourds mais Pierre notamment, se transforme en véritable « yeti » pour porter les plus grosses charges ! Nous grimpons les 2 premieres longueurs en 7a et 6c malgré le froid. Ca fait du bien de grimper ! beau rocher, premiers pas a 5400 metres, premières cordes fixées pour les prochains jours de beaux…4 jours de neige annonces vont nous « permettre » de récupérer, nous plonger dans quelques livres, de rigoler dans notre camp de base magnifiquement perdu au milieu du glacier de Trango, a 2 jours du camp de base du K2. Notre officier de liaison [joli nom pour la personne responsable de l’organisation de notre déplacement et du camp de base] : Sherbaz, nous promet que l’on est sur la terre du leopard des neiges, très rarement visible…nous espérons tous l’apercevoir !

DR

Samedi matin 6 septembre, Réveille a 8 heure, Yan avait raison il neige, pas beaucoup encore mais le ciel est bouche, il n`y a pas de perspective d`amélioration.. Cette nuit vers 3h 30, branle bas de combat au moment ou les cuisiniers prennent leur dernier repas avant de jeuner pour le ramadan, il ya une famille de léopard des neiges qui tourne autour du camp, ils sont très proches probablement attires par la chèvre, les lampes ne les effraient pas, l`officier de liaison est inquiet tout le monde crie pour les faire fuir nous n`avons pas le temps de les apercevoir, la mise en route du réchaud les effraient. Dommage mais ils sont dans les parages nous finiront par les voir. Gaz expose un plan, quand la chèvre aura mis bas, nous l`attacherons a un piquet a distance du camp et nous cacherons pour observer la bête…le staff est inquiet et pense que ce n`est pas une bonne idée, le fauve peut être dangereux !Mais l`excitation de David est a son comble , lui photographe du National Geographic, une telle photo, un pareil scoop, il est prêt a tout !

J`aimerais tant que ma fille puisse être la, pour admirer cette merveille de la nature en voie d`extinction. Il s`agit sans doute de son dernier sanctuaire, et nous savons que seul une équipe de la BBC a pu le filmer il y a quelques années dans ce coin. J`ai super mal a la tête, je pense qu`il s`agit d`une sinusite, je vais prendre des antibiotiques, j`ai quand même la patate. Je pense a mon père 5 mois de vélo, pour se rendre de Paris a Péquin pas une crève.. pas mal quand même.

PM

Trango 3 ème jour de neige

Lettre a un ami,

Nous sommes perdus au fin fond du Karakorum, j`apprend que la maitresse de ma fille est sympa, que toi mon pote deprime un peu, heureusement ca n`a pas l`air si grave, que ma cherie ne changera pas de boulot, que mes parents vont bien, et tant d`autres choses… Grâce a David et son sponsor TS2, nous avons Inmarsat et internet tant qu`on veut, c`est pas cool de rester en contact avec vous ?

Et pendant ce temps il neige, puis une eclaircie, et les avalanches coulent de partout autour du camp, sans toutefois nous menacer. Le leopard lui, retourne dans sa caverne tout les soirs, en depit de notre presence si pres de son habitat. Ce matin, avec David nous y sommes alles et avons trouvé des crottes fraiches, des traces partout....elles n`y etaient pas hier. L`excitation est a son comble, mais que faire pour le surprendre, cette annee il n` a pas eu d`expe dans cette vallee,il est peut etre moins craintif ? Mais peut etre faut il le laisser en paix.

Yan, de Chamonix, nous fait la meteo, il nous annonce un fenetre a partir de mercredi, courte. Nous n’avons pas encore fixe jusqu`a Sun Terasse, alors nous tenterons peut etre un ascension eclair...laissant le libre pour plus tard, ca discute ferme de strategie..... Sinon, les repas sont delicieux et rythment bien nos journees ; notre cuisinier ne manque pas d`imagination pour renouveller ses recettes, comme le prouvent les suculents calzones qu`il nous a servit a midi. Voila, c`est la vie au camps de base ; tu vois les questions futiles que l`on peu s`y poser, c`est une page de mon journal de bord, qui je l`espere de gonflera un peu le moral, je t`embrasse et te souhaite de retaper cette putain d`epaule, de sacrées machines dont on a bien besoin pour grimper la planete.

A bientot cher ami, autour d`une biere après un petite séance de grimpe…

PM

Nous attendons patiemment dans la bonne humeur au camp de base ; tout est humide dans les tentes, les chaussettes et les gants sèchent dans mon duvet la nuit par la chaleur de mon corps...Peut être nous partons demain dans la voie, avec en premier un bivouac(avec tentes) a 4800 mètres. Et ensuite environ 3/4 jours dans la voie...Nous resterons en contact avec Yan pour la météo par téléphone satellite. Un peu de soleil cet après-midi a gonfle notre bonne humeur !

DR

trango, une dalle en 4b(très facile) repousse notre tentative Une dalle en 4b repousse la première tentative de « The free Dream » !!

Un peu de déception dans notre tentative du 11 septembre car le beau temps était de la partie, mais la neige s’était accumulée dans le couloir menant au col sud jusqu’à plus d’un mètre d’épaisseur ! La marche déjà difficile a 5000 mètres s’est parfois transformée en « bataille » dans la neige profonde, jusqu’aux cuisses parfois ; ou en creusant avec les mains pour retrouver nos cordes ou nos gros sacs de portage enfouis sous la poudre blanche…

Un peu fatigues…nous(Denis et Jerry) grimpons la fin de la 2 eme longueur qui ne sera pas facile (6c mouille) ; et la 3 eme longueur (en 4b) nous propose une dalle de 15 mètres recouverte de 30 centimètres de neige ... ; impossible de passer, la neige étant inconsistante, avec aucune protection possible…Le tout vers 5500 metres…

AUJOURD’HUI, après un seul jour de repos, Eliza, Gaz et Pierre sont partis très tôt avant le petit jour pour tenter de réussir cette longueur et envisager d’atteindre « Sun Terrace », en espérant que le soleil aura fait fondre une bonne partie de la neige…Ce nouveau départ est un peu précipite car est annonce a nouveau un peu de neige la nuit de samedi a dimanche… Nous commençons vraiment a rêver a cette « satanée » vire nous promettant le soleil, un balcon a 5700 mètres avec une vue panoramique certainement unique, et l’accès a la partie supérieure de la voie qui paraît sèche et ensoleillée…

En cas de succès, David, Jerry et moi-même, rejoindrons la première équipe dimanche vers 5200 mètres, et nous monterons tous ensemble nos sacs pour bivouaquer a Sun terrace…et tenter l’ascension finale lundi et mardi. Si la montagne le veut bien !

Denis

TRANGO, tentative de plus... Encore une tentative repoussée, ou, sil l`on est plus optimiste, encore un pas de plus vers Sun Terrasse ! Cette fois, Gaz, Elisa et moi parons du camp de base directement vers la voie, motive pour en découdre avec cette maudite longeur, un bref arrêt au camp de base avance pour un the, puis le col sud et une séance de jumar a 5500 apres 1300 metres de dénivelle !C`est Gaz qui s`y colle et apres 3 heures d`efforts il parvient, en libre, a franchir cette dalle couverte de neige trempée ou les piolets ne sont d`aucun secours ( ils permettent tout au plus de degage quelques fissures pour place des protections un peu précaires !). Bien joue, mais il est trempe ! Pendant ce temps j`ajuste les cordes statiques, hisse, et Elisa assure ou filme, et surtout, garde sa bonne humeur. Puis c`est la longueur de mixte, elle est pour moi ! Malheureusement, mes blessures aux pieds m`empêchent de chausser mes chaussures, je porte donc celles de Gaz, plus larges, mais mes crampons ne s`y adaptent pas,et les siens sont plus bas, c`est donc sans crampons en utilisant toutes les techniques possible « au diable le libre » artif , taille de marches, que je franchi ce ressaut.

La neige se remet a tomber, Gaz est trempe par sa longueur, Eliza grelotte, tous n`avons plus qu`une idée en tête, nous mettre a l`abris au camp de base avance 2. Nous entamons donc vite les rappels le long de nos cordes fixes, et retrouvons notre petit abris sous le col sud a 5300 mètres, une minuscule tente de paroi sur une vire juste assez grande pour l`accueillir. Nous mettons du temps pour nous sécher, mais la bonne humeur d`Eliza, ne tarde pas a réchauffer l`atmosphère . Nous rions de bon cœur du bilan de 18 jours d`expe : 3,5 longueurs gravies et que d`efforts !

Le lendemain c`est encore la neige qui nous réveille, nous espérons une éclaircie cet a. m. pour grimper encore un peu, mais rien a faire, après un bref contact radio avec le camp de base, nous décidons de redescendre et de laisser la place a David Dénis et Jerry qui monteront le lendemain si la météo le permet ! 16 h 30 il neige encore Gaz et moi « blogons » ,les autres dorment… Salut ! PM

Trango, THE FREEZE "DREAM" THE FREEZE « DREAM »

Hier, dans une ambiance très hivernale, nous avons enfin atteint la mal nommée « Sun Terrasse » a 5650 mètres. La neige recouvrant les dalles a transforme les longueurs supposées faciles, en très délicats passages de mixte, nécessitant crampons et piolets.

J`attaque la dernière longueur en 6c avec mes chaussures de montagnes pour franchir une première section couverte de neige, je dois ensuite enfiler mes chaussons d`escalade pour passer la dalle très technique et exposée.. j`arrive finalement terrorise au relais après près d`une heure d`effort ! Les sacs sont hisses avec beaucoup d’efforts surtout de la part de Pierre et Gaz. Les tentes et le matériel nous attendent maintenant sur cette vire qui se présente sous forme d’une grande et large arête, qui mène au pied d’Eternelle Flamme.

La neige est annoncée pour plusieurs jours, et si le soleil le veut bien, nous remonterons a Sun Terrasse a l’aide des cordes que nous avons fixées ; puis tenterons l’ascensions de notre voie en 1 ou 2 jours. Malgré le froid et la neige, nous espérons toujours atteindre le sommet. Le rêve de libre (The Free Dream) sur du rocher ensoleille, se transforme peu a peu en escalade glaciale (The Freeze « Dream ») sur du rocher souvent enneige. Mais la partie finale est raide, et la neige devrait poser moins de problèmes.

L’ambiance dans l’équipe est toujours au top. Quelques petits problèmes lies a l’altitude ont empêches Eliza et David de participer a une des tentatives. Mais tout est rentre dans l’ordre, et tout le monde est en forme. Jerry, notamment, maitrise bien son diabète malgré l’altitude et l’effort. Pierre a quelques doigts de pied douloureux et gonfles, suite a des grosses ampoules ; Gaz lui a prêté des chaussures plus grandes qui lui permet de continuer a « grimper ».

Trango, Eternal Dream ETERNAL DREAM…

Notre dernière tentative n`aura pas été la bonne…Dépités, nous quittons Sun terrasse, et avec nous tout le matériel qu’il a été si difficile d’acheminer jusque la. Nous sommes partis voilà deux jours du camp de base pour bivouaquer a Sun terrasse, et tenter sur deux jours l’ascension du mur final. Malheureusement, la neige le vent et le froid ont eu raison de notre détermination.

En arrivant sur l’épaule, je constate déçus que David et Gaz partis a minuit du camp de base (4heures avant nous), n’ont pus gravir qu’une des longueurs en 7a, l’accès leur ayant déjà coute beaucoup d’efforts. J’achève pendant ce temps de hisser le dernier sac, couvert de mon épaisse doudoune et de ma veste en gore tex, tellement le froid est vif.

Je vois nos derniers espoirs s’envoler quand un épais voile nuageux finit par nous envelopper. Nous rejoignons rapidement Gaz et David, et installons nos tentes pour nous mettre à l’abri. Le givre ne tarde pas à tout recouvrir, mais une fois sous nos tentes nous parvenons quand même à nous réchauffer. Je téléphone a Yan, de Météo France, son bulletin ne nous rassure pas ; ce qui devait être une journée avec quelques cumulus neigeux, c’est avérée être une journée dantesque a cette altitude (5600 mètres). Nous avons l`impression que l’hiver s’installe, et les couches de neige fines s’accumulent, et d`apres Yan, il n`y a rien de mieux a attendre des jours suivants. Nous dormons sur cette minuscule vire suspendue en plein vide, attendant le lendemain et sa promesse d’amélioration.

Au réveil, toujours le froid et une nouvelle pellicule de neige qui en ajoute a la précédente. Le paysage est splendide, la tour est désormais retranchée derrière une belle carapace de givre ; le soleil tarde à percer, aujourd’hui encore la neige ne fondra pas. Nous nous retrouvons tous sur une des vires, pour tenir « conseil », attaches à une main courante. La décision ne tarde pas, nous allons rebrousser chemin. Très déçus certes d`avoir déployé tous ces efforts, et ces mois de préparations, mais nous nous rendons a l’évidence : les conditions sont devenus trop difficiles. Maintenant il faut plier bagage, redescendre tout ce matériel. Nous préparons deux sacs de hissages volumineux avec nos cordes, tentes, duvets et matelas, et les précipitons en bas en direction du camp de base avance. Ils font un saut de 700 mètres environ !, puis nous entamons les rappels. Gaz et moi ; nous nous chargeons de déséquiper les cordes fixes, cela prend beaucoup de temps…A 16 h nous nous retrouvons tous au camp de base avance (4900 metres), tous les sacs y sont rassembles, a peine endommagés par leur saut. La neige tombe, nous entamons sans un mot la dernière descente, nous reviendrons récupérer le matériel dans quelques jours…

Trango, la "fin" de l’expédition... ETERNAL DREAM…

Nous sommes redescendus de notre tour rêvée sans avoir réellement essaye « Eternelle Flamme »…La neige, le froid (-20), le vent ont déjà rendu difficile l’accès a Sun Terrasse. Apres une nuit rigoureuse, la belle journée de soleil que nous attendions était un mélange d’averses neigeuses et de timides éclaircies ; les fissures pleines de neige et de glace…L’équipe très fatiguée par la journée précédente, se voit obliger de renoncer ! La dernière tentative, malgré une seule journée de beau annoncée, avec des départs dans la nuit et des parties d’ascensions sous la tempête ; tout cela n’a pas suffit…L’hiver a commence son emprise, et chaque chute de neige se cumule a la précédente ! Les cœurs sont gros, mais la motivation ne peut pas grand chose contre les éléments. Quand un projet comme celui ci, préparé pendant les 6/8 mois précédents avec passion, doit être abandonne, ce n’est pas facile…Mais les conditions non seulement étaient difficiles, mais devenaient dangereuses. Nous sommes tous entiers au camp de base, et c’est le plus important !

Bientôt 4 semaines ensemble, et l’équipe est toujours soudée, sans conflits, et encore dans la bonne humeur. Nous nous connaissions plus ou moins bien, maintenant nous sommes amis !

Les 3 personnes qui gèrent le camp de base et qui ont partage durant un mois nos peines et nos joies : Sherbaz, Zahid, et Ismail deviennent « proches », et nos rapports sont devenus amicaux. Nous comprenons maintenant un peu plus de leur vie, de leur culture .

Et bien sur, les paysages grandioses et sauvages sont la ! Le camp de base, magique et magnifiquement situe, nous laissera aussi des souvenirs impérissables, avec notamment des léopards des neiges nous visitant de temps en temps. Les vallées traversées, et les panoramas depuis Sun Terrasse (5650 m) sont autant d’images que nous garderons en mémoire.

Un autre point positif est celui de la confiance des nombreux partenaires qui nous ont aide sur cette expédition. Les Arts De La Grimpe en fait partie !

Tout ce que nous avons vécu, nous allons tenter de le partager dans un film. Car le sommet est important dans ce type d’expédition, mais l’essentiel est autre, est ailleurs…il est dans les rencontres, dans la découverte, dans le partage. Ce sont des grands mots, mais ils représentent notre réalité, notre vécut. Et cela nous voulons l’expliquer, le présenter, le faire vivre aux futurs spectateur ; mettre des images et des couleurs sur notre rêve de sommets, nos rêves de voyages et de grimpe.

Denis